En quelques années, nos usages digitaux ont fortement évolué, nos besoins en débit ont explosé et nos vies en ont été profondément transformées : la révolution digitale crée de nouvelles opportunités, de nouveaux métiers, de nouvelles façons de travailler en équipe et des parcours passionnants.
Cloud, mobilité, big data, méthodes agiles de développement… les nouvelles technologies nécessitent de nouvelles compétences,, avec des fonctions spécifiques qui sont autant d’opportunités pour les futurs diplômés d'école de commerce. Tour d’horizon !
Le “Dictionnaire des ressources humaines” de Jean-Marie Peretti, professeur de management, définit ainsi l’employabilité:
A l’heure où la robotique et l’intelligence artificielle font leur entrée sur le lieu de travail, capables d’entreprendre aussi bien des activités physiques que cognitives, à quoi faut-il s’attendre en termes d’emplois et d’employabilité ? Dans cet article, nous vous présentons des pistes de réflexion pour vous orienter vers le monde de demain.
Les experts scientifiques, les ingénieurs et les économistes sont, depuis l’apparition des premières formes d’automatisation du travail, engagés dans un débat sans fin quant à l’effet des technologies sur le travail et sur l’emploi. D’un côté, les technopessimistes se disent inquiets de la destruction massive des emplois. De l’autre, les technoptimistes se réjouissent des gains potentiellement considérables et des opportunités pour le monde du travail.
Par le passé, la technologie a toujours créé plus d’emplois qu’elle n’en a détruit. En quoi le digital changerait-il la donne ? Faisons le point.
La technologie actuelle permet d’automatiser environ la moitié des tâches effectuées par les êtres humains. Parallèlement, 5% seulement des emplois sont éligibles à une automatisation intégrale. Il faut donc compter sur de profonds changements dans notre manière de travailler, au fur et à mesure de l’évolution des machines, du développement de l’apprentissage automatique et de l’intelligence artificielle qui prendront, au cours des décennies à venir, une part croissante dans le travail des individus.
Si d’un côté, la technologie permet de faire effectuer certaines tâches par des machines, le digital modifie notre façon d’organiser le travail. L’organisation du rythme de travail est aujourd’hui fondamentalement différente de celle d’il y a à peine quelques décennies. Les barrières de temps et d’espace disparaissant grâce au web, à l’automatisation des tâches, aux données auxquelles il est possible d’accéder facilement, aux applications en temps réel, etc.
Le numérique modifie le cœur de métier de la plupart des entreprises, dans tous les secteurs. Aujourd’hui, il est devenu le cœur de pratiquement tous les métiers industriels.
Source : http://www.russellreynolds.com/insights/thought-leadership/digital-pulse-2015
La transformation digitale, en s'accélérant dans les entreprises, entraîne également un développement plus rapide des métiers et des compétences. Selon le Centre Européen pour le Développement de la Formation Professionnelle (CEDEFOP), un quart des salariés européens seraient touchés par une forme d’obsolescence de leurs compétences en relation avec l’accélération du progrès technique. Une lacune que les individus remarquent eux-mêmes et qui ne touche pas uniquement les seniors. En effet, 20% des 30 – 39 ans se sentent aujourd’hui dépassés par la technologie. Les nouveaux entrants dans la vie active, quant à eux, voient leurs compétences rapidement dépassées en fonction du niveau de diplôme qu’ils ont en poche et des formations auxquelles ils ont accès.
Alors que le développement du digital accroît la productivité, les tâches répétitives augmentent. Les emplois faiblement qualifiés sont remplacés par des outils numériques plus efficaces et les emplois moyennement qualifiés sont en mutation, au profit de tâches intellectuelles. La quatrième révolution industrielle est en marche et tous les secteurs sont concernés. A ce titre, le secteur du numérique lui-même n’échappe pas à cette règle et connaît actuellement … une pénurie de compétences !
Depuis 2010, le nombre de travailleurs hautement qualifiés ne permet plus de compenser la demande. Le 4e baromètre annuel de TECH IN France sur l’emploi dans le secteur du numérique indique 5 500 créations nettes d’emplois dans le digital, invitant l’Etat à anticiper les besoins en compétences. Aujourd’hui, près de 60% des entreprises à la recherche de data scientists, d’administrateurs de bases de données et de marketeurs digitaux avouent avoir du mal à trouver des candidats répondant à leurs besoins.
La vitesse à laquelle les organisations doivent s’adapter est en perpétuelle augmentation. Aujourd’hui, 90% des organisations interrogées par Russell Reynolds Associates disent avoir une stratégie numérique en place. Mais elles sont nombreuses à reconnaître que certains métiers manquent d’agilité, les RH et la finance notamment.
Dans leur étude, les consultants ont mis en avant trois leviers d’action permettant aux entreprises d’avancer à une vitesse en adéquation avec l’évolution du digital :
Les experts s’accordent à dire que la plupart des métiers prendront, au cours des années à venir, une toute autre signification. Intéressons-nous au métier d’infirmier (ère), par exemple. Dans cinq ans seulement, le rôle de ces professionnels de santé aura fondamentalement évolué. Ils seront devenus des éducateurs expliquant à leurs patients comment surveiller leur propre santé grâce à des appareils et à des dispositifs adaptés.
Conscientes des enjeux, les écoles et universités optimisent l’employabilité de leurs étudiants. Le rapport de la société britannique Jisc, réalisé en 2015, présente les 7 dimensions de l’ « étudiant employable » :
Dans chacune de ces dimensions, il existe des composantes liées au digital.
Être préparé au marché du travail inclut une bonne compréhension, gestion, personnalisation et utilisation efficace des dispositifs, applications, services et ressources TIC basiques. Ajoutez à cela une aptitude à communiquer efficacement avec chacune des parties prenantes en utilisant un ensemble de moyens adaptés, d’appareils et d’outils numériques. Les capacités de haut niveau comprennent l’utilisation du digital pour la recherche complexe, la collecte de données, la participation du public à la recherche, l’analyse et la présentation des données. L’entrepreneuriat numérique, quant à lui, nécessite la capacité de façonner et d’influencer de manière créative, l’utilisation de la technologie numérique à la poursuite d’objectifs précis.
Pour soutenir l’employabilité des étudiants, les universités et écoles impliquent les employeurs dans leurs programmes, favorisant la participation d’intervenants qui interagissent avec les étudiants.L’enjeu est simple : anticiper sur les métiers de demain pour assurer l’employabilité future de leurs étudiants.