L’entrepreneuriat bouscule les codes de l'innovation, pendant que l’intrapreneuriat devient un passage obligé pour stimuler l’innovation au sein des entreprises.
Le XXIe siècle nous a fait entrer au cœur d’un monde caractérisé par son disruptive mindset*, en antagonisme avec le fonctionnement traditionnel de la plupart des entreprises nées au siècle dernier.
Disrupter, c’est bouleverser l’ordre établi sur un marché pour en améliorer le service proposé. Lorsque l'on parle d'approche disruptive, on pense à Uber, Airbnb ou Netflix, qui ont révolutionné chacun leur domaine en proposant des services disruptifs.
Tout entrepreneur ambitieux souhaite trouver l’idée «disruptive» qui lui permettra de transformer son marché !
Quels sont les facteurs clés de succès de l’entrepreneuriat à l’ère du numérique ? Lorsqu’on parle d’innovation disruptive, peut-on parler d’innovation sociale ?
* disruptive mindset: état d’esprit disruptif
L’entrepreneuriat, avant d’être un concept concret ou un phénomène, caractérise un état d’esprit porté vers l’innovation et regroupant un ensemble de valeurs recherchées dans le monde de l’entreprise.
L’esprit entrepreneurial s’acquiert avec le temps. Il est le fruit d’une transmission. L’entrepreneuriat repose sur l’expérience: l’expérience personnelle, d’une part, et l'expérience collective: incubation, transmission, partage. Ces expériences s’acquièrent dès l’entrée en grande école de commerce par des expériences de terrain.
Les étudiants managers travaillent ainsi avec des étudiants designers, ingénieurs, informaticiens, en mode projet, sur des travaux confiés par des entreprises. IMT-BS apprend à apprendre et permet aux étudiants de construire leur expérience professionnelle dès la première année du programme grande école.
Avoir un réseau, interagir avec lui et savoir le développer est fondamental pour tout créateur d’entreprise. Il existe autant de réseaux professionnels que de types d’entrepreneurs : des startup aux multinationales, la force du réseau impacte directement l’aptitude des entreprises à aller de l’avant et à se développer.
Dernier élément décisif pour qu’un projet entrepreneurial prenne racine : l’innovation.
Aujourd’hui, on parle d’ « innovation disruptive », c’est-à-dire qui ne se contente pas d’apporter de la valeur ajoutée, mais qui crée une nouvelle valeur. Quelle relation l’innovation disruptive entretient-elle avec l’esprit entrepreneurial ?
Depuis une quinzaine d’années, le nombre de startup naissantes ne cesse de croître, pilotées par des entrepreneurs qui souhaitent changer les codes et créer de nouveaux usages. La disruption est au centre de toutes les préoccupations, et la transformation numérique au cœur du sujet. On parle de "technologie disruptive". Les exemples d’entreprises qui n’ont pas su prendre le tournant de la transformation sont nombreux : Blackberry, Intel et Kodak … Là où certains innovent et bouleversent les marchés, d’autres doivent s’adapter… Par exemple, lorsque Steve Jobs a inventé l'iPad, la demande était inexistante. Lorsqu'il a été proposé, il a été accompagné d’un engouement soudain: l’iPad avait ainsi créé le besoin avec plusieurs années d'avance sur ses concurrents. Et pendant que ces derniers envisageaient la création de produits semblables à l'iPad, ce dernier était déjà passé à l’étape supérieure, les équipes de Steve Jobs réfléchissant à une nouvelle idée disruptive.
Etre un entrepreneur disruptif c'est être un pionnier dans son domaine.
Dans “disruptif”, la « rupture », suppose de rompre avec les anciens modèles pour en créer de nouveaux. Pour être disruptif, il faut avoir une vision de l'avenir, trouver des idées innovantes et les réaliser tout en réussissant à créer un produit ou un service qui deviendra rapidement incontournable.
L'innovation disruptive rompt totalement avec les anciens schémas. Trop souvent, dans les esprits, l’innovation est encore associée et cantonnée à la recherche. Aujourd’hui , le marketing, le design, l'ingénierie, la créativité occupent une place importante dans l'innovation.
L’innovation , si elle comprend une part issue de la recherche, doit naître sur un terreau fertile où le savoir, les qualités personnelles, l’ouverture, le partenariat et l’organisation repensée des entreprises sont les éléments principaux. Prise de conscience environnementale, crise financière, préservation du patrimoine, place de l’Homme dans la société, démultiplication des échanges d’informations, quête de soi, les entrepreneurs sont désormais en prise directe avec l’évolution d’un monde toujours plus globalisé. L’innovation touche tous les domaines.
Elle comprend également l’innovation d’usage, l’innovation sociale, l’innovation créative. Voie pour préserver ou développer la compétitivité des entreprises, elle peut prendre des formes multiples, sur tous les secteurs d’activités.
L’innovation sociale est au cœur de l’entrepreneuriat. On parle d’économie sociale et solidaire (ESS). Il s’agit d’une forme d’économie de laquelle émanent des acteurs œuvrant pour une « “économie durable ».
L’économie sociale et solidaire est porteuse de valeurs telles que la durabilité. Elle s’efforce de remettre l’humain, les écosystèmes, au centre de l’action. Certains acteurs de l’économie, et grandes écoles, ont compris ce phénomène et s’engagent pour transformer durablement notre économie. Cet enjeu, au niveau des écoles, passe par la formation, l’acquisition d’expériences, l’incubation des startup naissantes dans ces domaines.
Tous les étudiants engagés dans une formation dédiée à l'entrepreneuriat ne créeront pas leur entreprise.
Mais l’esprit entrepreneurial a pris le pas sur la création d’entreprise. Il permet d’adopter de nouveaux réflexes, applicables également dans les entreprises plus traditionnelles : travail collectif, réflexion autour des usages, apprentissage de l'échec et du rebond.