Parler en public n’est pas une chose facile. L’expression orale fluide, les intonations bien maîtrisées et les arguments convaincants ne sont pas à la portée de tout un chacun. Néanmoins, avec une bonne préparation et de l’entraînement, il est possible de transformer l’entretien oral en une expérience enrichissante et positive pour tous : pour vous comme les membres du jury.
Après l’admissibilité, cette dernière étape que constitue l'entretien oral est une marche clé pour intégrer une grande école de commerce ! Les épreuves orales interviennent plusieurs semaines après la première partie du concours et suivent de peu la promulgation des résultats des épreuves écrites. Parfois, les candidats se relâchent et à attendre de savoir s’ils sont retenus pour l’oral pour s’y préparer sérieusement. Erreur ! Pris par le temps, on bachote, on stresse, le travail devient intense. Bref, ce n’est pas la meilleure manière d’aborder cette phase ultime. Si l’improvisation et les situations non prévues sont aussi de mise lors de ce genre d’épreuves, baser sa prestation uniquement sur ce genre d’attitude ne vous permettra pas de faire la différence. 80% des candidats admissibles aux oraux se présentent pour passer la deuxième partie des concours. Donc, donc pour arriver en candidat bien préparé, il faut savoir travailler de manière anticipée sur son attitude, le contenu des réponses, et entretenir sa bonne condition physique. On vous explique tout!
Si être clair à l’oral est indispensable, posséder une bonne culture générale est indispensable pour décrocher le précieux sésame. Comment acquérir de la culture générale ? La conserver ? Ces questions supposent un travail effectué des mois avant l’épreuve. Pour réussir, il est essentiel de se tenir chaque jour informé de l’actualité en consultant quotidiennement les journaux nationaux (Le Monde, Les Echos…). Ceux qui disposent d’une culture générale et « citoyenne » sont des lauréats en devenir. Vous avez déjà dû le démontrer à l’écrit, il faut à nouveau le prouver à l’oral. Vos mois de préparation avant les épreuves vont être mis à profit. Il s’agit en quelque sorte d’une « réactivation » de certains points ou d’une « remise à niveau » pour d’autres. Autrement dit, il faut s’approprier ses lectures en prenant des notes « personnelles », par exemple. Dans le même esprit, le bon candidat est celui qui sera capable d’isoler des idées, de les relier, mais aussi de prendre du recul critique et, par exemple, d’ouvrir un « problème » au-delà des « faits ».
Le jury cherche à cerner si vous connaissez le problème et si vous êtes capable de présenter les différents enjeux soulevés par la question. Vous devrez, entre autres, montrer au jury votre capacité à répondre de manière satisfaisante aux questions et/ou aux mises en situation en lien avec les éléments que vous aurez indiqués dans votre CV. Il vous faudra également répondre à des questions de culture générale, à des questions plus spécifiques selon vos centres d'intérêt, mais savoir également valoriser des connaissances pertinentes ou démontrer votre curiosité intellectuelle, votre ouverture d’esprit et votre réel intérêt pour l’actualité.
Sachez que ce qui compte avant tout, c’est de structurer, d’argumenter vos propos, et de prendre un recul critique.
Mieux vous connaître est d’ailleurs un des points essentiels de cette phase du concours. Pour faire son choix, le jury va chercher à en savoir plus sur vous. Comment ? En posant des questions relatives à votre formation, à votre expérience (bénévolat, job d'été, associations), ou encore à votre motivation. Le jury pourra vous demander : « Pourquoi voulez-vous faire une grande école de commerce ? Avez-vous vu un film récent au cinéma ? Faut-il se fixer des objectifs dans la vie ? Etes-vous sur Facebook, Instagram ? ». Des questions simples... en apparence. Ce qui compte ici, ce n’est pas de donner des réponses standardisées qu’il suffirait d’apprendre par cœur, mais d’être sincère.
Vos réponses permettront aux membres du jury de se faire une idée précise de votre personnalité et du type d'étudiant que vous serez. Calme, curieux, hyper connecté, facilement être déstabilisé… Aussi, il est important d’avoir bien réfléchi à certaines questions avant de se présenter. En cas de question déstabilisante, il faudra savoir s’en tirer avec le sourire! D’une façon générale, ce type de questions joue consciemment ou non sur la provocation. Le principe essentiel est de garder son self-control. Le jury est souverain, ne le braquez pas contre vous. Pour vous préparer, vous pouvez consulter cette vidéo. Elle vous permettra de cerner au mieux ce que l'on attend de vous.
Il est important de connaître la réalité des épreuves de chacune des écoles ou vous allez vous présenter pour un oral, afin de ne pas être surpris ou décontenancé le jour J. Les conditions matérielles ce jour-là seront souvent rudimentaires, toujours moins confortables que celles que vous avez à la maison : gardez à l’esprit que ce sont les mêmes pour tous !. Pour vous préparer, vous pouvez faire appel à un coach avec qui vous vous sentirez rapidement en confiance, un parent ou des amis. Cependant, votre lien avec vos proches introduit toujours un biais et ne vous place pas dans les conditions réelles. Vous pouvez également suivre une formation en communication orale.
Un certain nombre d'organismes proposent des simulations d’oral. N’hésitez pas à vous soumettre à cette épreuve. Ecoutez les conseils qui vous sont donnés au moment du débriefing en cherchant non pas à vous justifier mais à vous améliorer (vers une expression de qualité et claire, une écoute active, une bonne gestion de l’interactivité,…).
Pas de possibilité de prendre un coach ? Vous pouvez organiser des oraux avec des professeurs ou recourir à des enregistrements, avec une webcam, pour observer votre comportement, révélateur de votre personnalité… Vous pouvez également actionner le réseau professionnel de vos parents ou amis de la famille dans les secteurs/ les métiers qui vous attirent, très utile pour rendre concrète la description de votre projet professionnel.
Un oral de 40 minutes comme celui de HEC "le triptyque" est éreintant . Préparez-vous à ces marathons oraux, avec le souci du temps, pour ne pas vous retrouver d’un seul coup précipité dans cette course de fond. Faites le point régulièrement sur les progrès que vous avez réalisés. Cela développera votre confiance en vous. La meilleure méthode , comme dans tout sport, est l'entraînement, le débrief et la répétition.
L’objectif des épreuves d’oral consiste à mettre en évidence les particularités de votre parcours et les qualités vous concernant susceptibles d’intéresser le jury.
Votre présentation doit être valorisante, elle doit souligner que vous avez fait preuve d’initiative et que le parcours que vous envisagez sera la traduction de vos choix.
N’oubliez pas les stages effectués et les différents jobs d'été, le retour d’expérience partagée avec des professionnels dans les métiers qui vous intéressent lors de forums , salons. Cela permet de se rendre compte de la réalité et de mieux exprimer son projet face à un jury. De la même façon, avec d’autres étudiants (admisseurs des écoles par exemple) vous obtiendrez un éclairage précis des attentes du jury, des modalités du concours et des pièges à éviter. Cela permet aussi de comprendre les différences entre les écoles pour choisir celle qui vous correspond le mieux en termes de valeurs et de personnalité.
Enfin, interrogez-vous sur votre motivation réelle. Le classement de l'école est la principale motivation avancée par les candidats. Il est préférable de chercher d’autres motivations plus personnelles. Vous devez être capable de préciser ce qui vous plaît dans le programme de l'école visé mais aussi dans la vie. Votre curiosité sera jaugée par les membres du jury d’admission tout au long de l’épreuve, à travers des éléments comme votre intérêt pour le monde qui vous entoure, votre dynamisme.
Durant toute l’épreuve, il est essentiel que vous restiez concentré. 70 % de la communication orale est para-verbale. Elle comprend le regard, les mimiques faciales, ainsi que la gestuelle.
Faites parler votre corps, mais ne lui faites pas dire n’importe quoi ! Essayez de rester dans une posture d’échange et d’ouverture. Votre gestuelle, votre posture sont assez significatives de votre endurance. Aussi, efforcez-vous de rester droit sans être tendu et de faire en sorte que votre voix ait toujours une intensité soutenue.
Lors des oraux, il est souvent question de présenter son parcours et ses motivations. En tant que jury, il n’y a rien de pire que d’entendre un parcours récité comme une poésie de cours élémentaire. Si vous ne variez jamais le débit avec lequel vous parlez, vous allez soit irriter votre auditoire, soit l’anesthésier. Votre discours doit être vivant. Employez des phrases courtes et rebondissez sur les mots, ou appuyez longuement sur certaines syllabes pour insister sur l’importance de ce que vous dites. Une fois que l’on a capté l’attention du jury, on peut obliger le jury à tendre l’oreille pour une anecdote intéressante.
De même, vous devez être capable de vous adapter à la demande du jury.
Avant de vous lancer dans votre entretien, renseignez-vous au préalable auprès de l’équipe des admisseurs. L’accès aux informations concernant la composition du jury, le type de questions posées et, bien sûr, l’endroit dans lequel vous passerez votre entretien, est relativement aisé. Il est important que vous arriviez sur place en toute connaissance de cause.
Réunissez autant d’informations que possible sur les membres de votre audience, à savoir le jury. S’agit-il d’anciens étudiants de l’école ? De professeurs ? De membres de l’équipe administrative ? D’un ou plusieurs intervenants extérieurs ?
Une fois ces données en main, vous serez à même d’adapter le contenu de vos propos en fonction de certains paramètres. Ces informations vous permettront également d’être plus à l’aise lorsque vous entrerez dans la salle d’examen.
Soyez convaincus que votre jury est bienveillant. C’est une règle d’or. Son rôle n’est pas de vous piéger, mais bien de réussir à cerner le meilleur de vous-même, ce qui fera de vous la personne à recruter de toute urgence. Inutile d’interpréter les attitudes du jury. Il vous paraît froid et impassible ? Il s’agit ici de respect et la marque d’une volonté de ne pas vous déstabiliser afin de vous évaluer justement. Soyons clair : un membre de jury verra dans sa journée 6 à 12 candidats pendant 20 minutes en moyenne. Il aura des moments de fatigue, parfois il posera des questions et parfois il sera plus en retrait.
Le jury peut vous poser toutes sortes de questions qu’il estime nécessaire pour juger de vos compétences mais également de votre intelligence sociale. Si vous prenez les devants, que vous montrez votre intérêt pour la question et que vous essayez d’apporter une réponse construite, réfléchie et de vrais éléments de réponse, le jury vous laissera vous exprimer sans essayer de vous coincer. Le jour de l’oral, le jury ne cherche pas à savoir si vous avez un avis sur tout, ni réponse à tout, mais si vous avez les informations nécessaires pour vous forger une opinion. Vous pouvez répondre que vous ne savez pas ou que la question vous surprend. Vous pouvez également, avec prudence, reformuler la question : « Je crois comprendre que vous me demandez si… ». Si vous vous cachez derrière une réponse scolaire en attendant que sonne le minuteur de fin d’épreuve, le jury le sentira et reviendra vers vous pour en savoir plus.
Une question déstabilisante du genre « Vous vous croyez plus intelligent que les autres ? » est toujours possible. Elle vise à mesurer comment le futur étudiant peut se comporter face à l’imprévu. Déstabiliser systématiquement les candidats n’est cependant pas une pratique ni souhaitable ni répandue. Le candidat destabilisé doit jouer le jeu . Il peut répondre en bottant en touche : « Je crois que la notion d’intelligence fait beaucoup débat même chez les chercheurs… C’est un critère discuté et discutable. On en distingue neuf formes… Sincèrement, comment voulez-vous que je me fasse une conviction précise vis-à-vis de gens que je ne connais pas. Mais je ne me sens pas plus bête qu’un autre non plus. »
Toujours dans l’objectif d’être à l’aise le jour J, il vous sera utile de connaître l’endroit exact dans lequel se passera votre entretien. En arrivant avec de l’avance, vous aurez le temps de vous familiariser avec les lieux et de vous renseigner auprès de candidats dont l’entretien oral vient de s’achever. Bien évidemment, si vous constatez que cet échange augmente votre niveau de stress, restez à l’écart...
À moins qu’une durée précise vous ait été communiquée en amont, il vous revient de maîtriser la durée de votre entretien. Attention, le temps passe vite ! Si le jury vous donne 5 minutes pour parler de votre parcours scolaire, de vos hobbies et de vos expériences, assurez-vous d’utiliser ce temps intelligemment et de répartir vos propos de manière équilibrée.
Chaque école de commerce possède ses particularités. Vous venez passer un entretien dans un établissement que vous avez vous-même choisi. Quelles sont les raisons de ce choix ? S’agit-il de la qualité de l’enseignement ? De la possibilité de faire un double-diplôme ? De l'attractivité du campus ? De la présence de nombreuses associations ? Il est important que vos motivations correspondent à votre personnalité et à votre profil.
Si les mots qui sortent de votre bouche vous permettent d’exprimer des idées et des concepts, votre corps est également capable de communiquer. Il est important que vous vous entraîniez en amont pour maîtriser votre langage corporel. En effet, même si vous gérez parfaitement vos propos et l’ensemble de vos arguments, même si les idées que vous mettez en avant et les mots que vous choisissez sont convaincants, l’ensemble sera nettement affaibli par un langage corporel mal maîtrisé.
La définition de « langage corporel » dans le dictionnaire est la suivante : « Le langage corporel est ce que notre corps exprime de manière consciente ou inconsciente. »1
D’une manière générale, lors d’une conversation, le message transmis passe :
Votre corps, sans même que vous en soyez conscient, participe activement à la conversation, via le langage non verbal. Un excellent exemple qui permet de comprendre l’importance du langage corporel est le mensonge. Lorsqu’une personne ment, elle apparaît comme étant mal à l’aise, ne regarde pas son interlocuteur dans les yeux et a du mal à rester en place. Mis bout à bout, tous les signaux indiquent que la personne en question est nerveuse et qu’elle est probablement en train de mentir.
Pour utiliser un langage corporel positif, lors d’un entretien de motivation, prenez trois éléments en compte :
Les gestes larges et ouverts vous permettront de gagner la confiance du jury. Il est hors de question de croiser les bras, de garder les mains jointes devant ou derrière votre corps. En exagérant un peu, essayez de visualiser votre corps et vos bras s’ouvrir, comme si vous vouliez embrasser l’ensemble des personnes assises devant vous. Ce geste inspire une forme de connexion et les bras ouverts vous permettent d’exprimer des émotions et de mettre l’accent sur certains points pendant votre entretien. Par ailleurs, lorsque vous faites des gestes avec les mains, assurez-vous que la paume des mains est dirigée vers le haut plutôt que vers le bas.
Le mouvement ne doit pas se restreindre aux bras et aux mains. Il vous appartient d’utiliser l’intégralité de l’espace mis à votre disposition. Si vous jugez cela nécessaire, vous avez tout à fait la possibilité d’aller d’un bout de la pièce à l’autre (si cela est justifié, bien sûr!). De même, si vous ressentez le besoin de présenter vos arguments ou exemples sur un support écrit, et qu’un tableau ou un paperboard est présent dans la salle d’entretien, vous avez tout à fait le droit d’en faire usage. N’oubliez pas de demander leur accord aux membres du jury en expliquant brièvement la raison d’agir ainsi.
Le contact visuel est absolument essentiel au cours de votre entretien, pour établir une connexion avec chaque membre du jury. C’est à votre audience qu’il faut vous adresser, c’est à eux qu’il faut s’intéresser : ce sont donc ces personnes qu’il faut regarder ! Le contact visuel marque non seulement une forme de respect avec les gens qui sont venus pour vous rencontrer, mais permet également de garder les personnes attentives et d’ajuster le rythme de vos propos en fonction de leurs réactions. Par exemple, si vous considérez que les personnes en face de vous s’ennuient, vous pouvez très bien accélérer le rythme pour éveiller leur intérêt.
Concernant le contact visuel, il est important d’ajouter deux choses :
Quand vous sortirez de la salle d’épreuves, le jury devra être convaincu que c’est vous, et pas un autre, qu’il doit choisir.
Les épreuves orales, et notamment l’entretien avec le jury, n’ont pas été créés pour distribuer des notes ou des bons points. Le vrai objectif d’une épreuve orale est de démontrer combien on mérite de réussir ce concours, d’intégrer l’école de ces rêves. La note est (juste) un moyen pour départager des candidats. Les admis sont ceux qui auront su mettre en avant leur motivation, avec des qualités personnelles fortes et plus particulièrement : une ouverture d’esprit, une sensibilité, un sens de l’action et de l’intérêt pour l’école envisagée.
L’admissible doit donc se projeter dans le futur et ne pas simplement aller passer un « examen scolaire ». Le fait de prendre pied dans sa future école est déterminant pour faire une bonne impression au jury et lui donner envie de vous compter parmi ses étudiants ! Le meilleur candidat est celui qui sait montrer qu’il sera un étudiant capable de s’adapter, qui connaît les spécificités de l’école…
Intéressons-nous maintenant aux aspects pratiques de l’entretien oral. Pour vous aider à comprendre et à maîtriser les techniques d’entretien oral, nous vous proposons une série de vidéos à consulter sans modération !
A l’occasion de la sortie d’un ouvrage intitulé “Réussir ses oraux de motivation”, les Editions Dunod ont misé sur l’humour et l’originalité pour présenter … tout ce qu’il ne faut pas faire lors d’un entretien de motivation. Une approche légère de certaines erreurs bel et bien inspirées de faits réels...
La réussite de votre entretien oral tient essentiellement à la préparation. Entraînez vous encore et encore, afin que l’ensemble des éléments soit impeccable le jour J. Le contenu de votre présentation, la cohésion de vos arguments, les exemples parlants et intéressants, le langage corporel, la manière dont vous répondez aux questions... soyez attentif(ve) à tout!. Pour vous aider dans votre préparation, voici une check-list vous permettant de vérifier, avant le jour J, que tout est en ordre et que vous êtes prêt(e) à présenter.
Cliquez ici pour accéder au Guide de Survie des oraux 2019 d’IMT-BS