Les étudiants des grandes écoles sont conscients du coût de leurs études. Ce coût représente un investissement pour les futurs diplômés comme pour leurs parents, avec un objectif à terme : l’espoir d’un salaire proportionnel aux efforts fournis pendant plusieurs années d’études. Ainsi, au gré des frais de scolarité plus ou moins élevés, les écoles font valoir le retour sur investissement que leurs futurs diplômés sont en mesure d’escompter, à savoir les excellents débouchés à la sortie et les rémunérations attractives.
Dans le détail, ça donne quoi ?
Le modèle économique des grandes écoles
Confrontées à la problématique du financement des études, les écoles se voient aujourd’hui contraintes de justifier le coût de certains cursus. Le business model des écoles de commerce est complexe, leurs ressources et leurs dépenses variant en fonction de leur taille et de leur notoriété, au même titre que leur statut.
Si l’on peut penser que les frais de scolarité dépassant les 10 000€ par an pour certains établissements compensent largement le financement dont ils ont besoin pour fonctionner, la réalité est autre. Les écoles estiment que le montant payé par les étudiants ne couvre que de 30 à 70% les frais réels des études. L’autre partie est compensée par des subventions publiques, parapubliques et autres revenus annexes.
Le corps professoral des Grandes Écoles fait partie intégrante des éléments liés à leur notoriété et à leur prestige. Les professeurs permanents représentent une partie des dépenses des écoles, au même titre que la recherche pour laquelle des professeurs titulaires de doctorats sont recrutés. Tout comme le fait de pouvoir délivrer un diplôme de grade master et obtenir des accréditations internationales, ces facteurs contribuent à l’acquisition d’une reconnaissance internationale et à la signature de partenariats avec des établissements étrangers.
Trois catégories d’écoles, trois ordres de grandeur
Les prix des établissements d’enseignement supérieur varient en fonction de multiples paramètres. Il est possible de regrouper les établissements en trois catégories principales :
- Les écoles consulaires qui fonctionnent sous la tutelle des CCI. Elles bénéficient d’une dotation financière annuelle, représentant en moyenne de 15 à 20% de leur budget total. Souvent, elles sont également installées dans les locaux de la Chambre de Commerce et d’Industrie. HEC, ESC Pau et l’EM Lyon en sont des exemples.
- Les écoles privées, dont la gestion financière est autonome. Comme des entreprises, elles paient un loyer ou remboursent un emprunt immobilier. Certaines sont des écoles associatives qui déclarent ne pas faire de bénéfices (ISTEC, Skema…) ; d’autres sont des sociétés à part entière (ESCE, ISG…). Certaines écoles privées bénéficient d’une subvention étatique, en particulier si elles font partie de l’enseignement catholique, comme cela est le cas pour l’EDHEC, l’ESSEC ou encore l’IESEG, par exemple
- Les écoles publiques qui perçoivent des fonds de l’Etat permettant de couvrir jusqu’à 70% de leur budget annuel. Il en existe actuellement trois en France : Institut Mines-Télécom Business School (Ministère de l’Industrie), l’ISCID et l’EM Strasbourg. Du fait de leur statut, ces écoles offrent des frais de scolarité inférieurs à ceux de leurs semblables. Il faut, par exemple, compter 7050€ par an pour faire ses études à Institut Mines-Télécom Business School.
Le prix des études, dans une grande école, contrairement aux idées reçues, est donc essentiellement lié au business model des établissements et non à ce que l’on peut escompter à la sortie.
Se former : un investissement à long terme
Contraintes à devoir convaincre les étudiants et leurs parents de dépenser de 9 000 à 15 000€ par an, les écoles misent sur l’adage : « se former, c’est investir pour l’avenir ». Une enquête TNS Sofres pour la CGE parue en mars 2016 met en avant le fait que, malgré l’aspect financier parfois contraignant, les parents des candidats sont 72% à souhaiter que leur enfant intègre une Grande École et la grande majorité voit cette démarche comme un investissement rentable à long terme.
En tête des préoccupations de tous : l’insertion professionnelle des jeunes diplômés. En combien de temps trouveront-ils un emploi ? Combien seront-ils rémunérés ? Obtiendront-ils un CDI d’emblée ? Autant de questions auxquelles les classements et autres enquêtes tentent de répondre en apportant des éléments concrets.
Parmi les informations officielles et objectives, l’enquête annuelle 2019 de la Conférence des Grandes Ecoles (CGE) présente des résultats globaux encourageants. 79% des diplômés de grandes écoles sont en activité quelques mois après leur sortie, c’est-à-dire en CDI ou en volontariat. Moins de 15% se déclarent « en recherche d’emploi ». Quant à la promotion précédente, ils sont , pour 90% d’entre eux, en activité.
L’infographie ci-dessous présente les résultats de l’enquête Premier Emploi 2019 sur la promotion 2018 d’Institut Mines-Télécom Business School :